samedi 13 février 2010

Le singe et la douche froide

J'ai lu une fable écrite par Paul Kuhn qui m'a fait réfléchir beaucoup sur la résistance au changement. Je vous en propose une version abrégée.

Mettez 10 singes dans une pièce et des bananes sur une plateforme surélevée au milieu de ceux-ci. Installez une échelle piégée qui fera tomber une pluie glaciale sur tous les singes lorsqu'un d'eux tentera d'accéder aux bananes. Voyez ce qui se passe.

Ils comprendront très vite qu'il ne faut pas grimper dans cette échelle. Déconnectez le mécanisme et ceux-ci continueront à éviter les bananes.

Puis, laissez 9 singes dans la pièce et remplacez le 10e par un singe non-conditionné. Lorsqu'il s'approchera de l'échelle, celui-ci s'attirera rapidement les foudres des autres et apprendra à rester loin des bananes même s'il n'a jamais reçu de douche froide.

Renouvelez cette expérience jusqu'à ce que les 10 singes aient été remplacés et observez la situation. Vous obtiendrez un groupe d'individus qui se privent de savoureuses bananes et qui aggressent quiconque s'en approche sans connaître la raison pour laquelle ils agissent ainsi.

On pose malheureusement trop souvent nos actions par habitude, sans questionner si les méthodes qui ont conditionné nos comportements ont changé.

Comme quoi il est bon de prendre une p'tite douche froide de temps en temps!

Proverbes de bornés et turophobie

Un tiens vaut mieux que 2 tu l'auras. Le mieux est l'ennemi du bien. Une truite dans la marmite vaut mieux que 2 saumons dans la rivière.

Autant d'extraits de sagesse populaire encouragent la peur de l'inconnu.

Mais peut-on réellement parler de sagesse lorsque cela signifie se contenter d'une situation insatisfaisante plutôt que d'espérer améliorer son sort? Je vote pour que nous éliminions ces proverbes du dictionnaire.

Affronter nos peurs est vital pour évoluer.

Saviez-vous qu'il existe un mot pour la phobie du fromage? Ça s'appelle turophobie. J'ai mangé du cheesecake hier, pis c'était bon en maudit!

Inde : amiante et honte...

Un jour après avoir écrit mon message sur la mission économique de Jean Charest en Inde, le scandale de l'amiante déferlait dans les médias. Le plaidoyer de millions de travailleurs atteints d'amiantose a fait un vacarme considérable.

Après Stephen Harper et les sables bitumineux, voilà une autre raison d'avoir honte de notre pays.

À cause de cette histoire, les réalisations prometteuses de la mission Québec-Inde passeront inaperçues. Personne ne parle des ententes qui ont été faites entre partenaires québécois et indiens, autant au niveau des entreprises que des universités.

Défendre l'exportation d'amiante était une cause perdue d'avance, M. Charest. Cette gaffe politique risque de nous coûter cher.

vendredi 5 février 2010

Nostalgie

Je me confesse : ce soir, j'écoute de la musique indienne et je m'ennuie de ce pays... Cette chaleur, cette histoire, cette intensité, ces épices, ce soleil, ces couleurs, ce sable, ces sourires. Et merde, ce beat est bon!

Nos choses...

Je serai parfaitement honnête avec vous : lorsque je réfléchis à mes différentes options professionnelles, le salaire est un aspect toujours présent, bien que tabou. On ne voudrait surtout pas "avoir l'air" d'accorder de l'importance au matériel, voyons!

Blâmez mon expérience en Inde, mais je suis devenue ultra-sensible à ce genre de chose. Saviez-vous que les boutiques de mode en Inde ont 2 catégories de vêtements : les tailles occidentales et orientales? La première collection de vêtements réflètant notre expansion corporelle ayant suivi notre succès économique.

Loin de moi l'intention de devenir guru de la simplicité volontaire, mais je me demande : la vie se résume-t-elle à consommer et à accumuler des choses?

L'humoriste américain Georges Carlin a décrit cette situation de manière tout à fait exquise dans son sketch "A place for my stuff". Voici une traduction/réduction de l'essentiel de son message selon Ernie J. Zelinski :

"Depuis que nous sommes petits, on nous donne des choses et on nous apprend à aimer les choses. Si bien qu'en grandissant, nous voulons toujours plus de choses. Nous demandons sans cesse de l'argent à nos parents pour pouvoir acheter des choses. Puis quand nous avons l'âge, nous prenons un travail pour acheter des choses. Nous faisons l'acquisition d'une maison pour y mettre nos choses. Bien sûr, il nous faut une voiture pour trimballer nos choses. Comme bientôt nous avons trop de choses, notre maison devient trop petite. Nous achetons donc une maison plus grande. Mais alors nous n'avons plus assez de choses, donc nous rachetons des choses. Puis il nous faut une voiture neuve, car la première est usée à force de trimballer nos choses. Et ainsi de suite. Mais nous n'avons jamais assez de choses."

Cette petite chose à propos des choses est assez comique, bien que consternante. Phénomène intéressant : avez vous remarqué la multiplication d'un nouveau genre d'entreprise, celui des mini-entrepôts personnels de type "Depotium" et cie? Qu'est-ce que les gens rangent là-dedans, selon vous?

lundi 1 février 2010

Économie : à la conquête de l'Inde

"Avec 1.1 milliards d'habitants, l'Inde est maintenant la 10e économie mondiale. En 2008-2009, elle a connu un accroissement de son PIB de 6.7%, et ce, malgré le ralentissement économique." (Marie Tison, La Presse, le 29 janvier 2010)

Notre premier ministre Jean Charest se trouve présentement à Mumbai depuis hier avec 130 participants, dont 90 dirigeants d'entreprise québécois, en mission pour renforcer les liens économiques et ouvrir davantage les portes vers le marché indien. La méga-locomotive américaine ne pouvant plus nous tirer, nous nous tournons vers de nouveaux horizons.

Je suis pharmacienne, pas économiste, mais je peux vous dire que je suis à 100% d'accord avec cette mission.

Contrairement à la Chine, 6% de la population indienne parle anglais. Bon, il s'agit un anglais particulier, reprenant des mots datant de l'époque coloniale comme "splendid" ou "nonsense" avec un accent que je qualifierais d'effervescent, mais qui est néanmoins tout à fait intelligible.

Commerçants-nés, les Indiens ne ratent jamais une occasion d'affaires. Laveurs d'oreille en plein air, diseurs de bonne-aventure, guides touristiques improvisés et vendeurs de n'importe quoi sur les trottoirs, ils sont toujours à l'affût d'une nouvelle façon de faire quelques roupies. Car en Inde, personne ne peut compter sur les programmes sociaux pour maintenir sa subsistance.

De plus, il paraît que la corruption est rare en Inde, par opposition à la Russie. Selon John-Paul MacDonald, vice-président principal de Bombardier (qui emploie 1200 personnes en Inde), les Indiens seraient très travaillants, organisés, mais plus gênés qu'ici. Ils n'interpelleraient jamais le patron. Serait-ce un vestige du système des castes sociales?

Alors oui, favorisons les partenariats d'affaires en Inde. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous fermer à un marché de 1.1 milliards d'individus. Nous avons le choix : soit on embarque dans le train, soit on le regarde passer. Bien sûr, le voyage sera cahoteux, mais je ne crois pas que ce train-là ne s'apprête à dérailler bientôt.

samedi 30 janvier 2010

L'art de ne pas travailler...

En cette période de remise en question, j'ai la chance de disposer de beaucoup plus de temps libre que jamais auparavant. Entre 2 démarches professionnelles, je me retrouve donc avec la question inaccoutumée de savoir comment bien gérer mes loisirs. Plus facile à dire qu'à faire!

Des loisirs illimités seraient supposément l'idéal de bien des gens, mais bien peu d'entre nous y sont réellement préparés.

Voici quelques réflexions qui résonnent de vérité pour moi...

"Il est paradoxal et néanmoins vrai que plus un homme réalise son objectif de vivre une vie confortable et aisée, plus les fondations qui donnent un sens à son existence s'en trouvent menacées."
- Franz Alexander

"L'oisiveté est la responsabilité la plus redoutable qu'on puisse offrir à un homme."
- William Russel

Ce que j'adore, dans cette dernière citation, c'est la notion de responsabilité. Dans mes prochains messages, j'aborderai la question de la perception, de la culpabilité et de la créativité en rapport à l'atteinte d'une vie réellement satisfaisante. Parce que si nous ne sommes pas capables d'apprécier adéquatement nos temps libres, qu'est-ce qu'il nous reste?